
Des représentants des syndicats et des entreprises du Canada, des États-Unis et de l’Allemagne se sont réunis en mai pour la réunion annuelle des travailleurs de Siemens, qui s’est tenue cette année à San Antonio, TX.
L’un des sujets les plus préoccupants a été la densité syndicale au sein de Siemens en Amérique du Nord. La représentation syndicale a continué de chuter aux États-Unis, Siemens transférant son travail dans des lieux de travail non syndiqués, comme Charlotte en Caroline du Nord. Malheureusement, il semble qu’au moins un des trois sites GP (ou PG) aux États-Unis ne sera plus représenté aux États-Unis par l’AIMTA, l’usine de Wellsville, dans l’État de New York, devant fermer ses portes d’ici 2020. L’avenir reste incertain pour les deux autres usines, situées à Painted Post et à Olean, toutes deux également à New York.
Bien que l’accord-cadre international (https://www.planetlabor.com/fr/industrial-relations-en/siemens-new-international-framework-agreement/), élaboré par Siemens AG et IG Metall (le plus grand syndicat d’Europe, représentant la plupart des employés de Siemens), qui a été rédigé de manière à éviter toute entrave à la syndicalisation dans aucune usine Siemens dans le monde, a été approuvé par Siemens aux États-Unis dans le cadre d’un protocole d’accord (https: // digitalcommons.wcl.american.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1061&context=lelb), la représentation syndicale reste en grande partie inchangée: environ 6% pour les quelque 50 000 employés de Siemens aux États-Unis et pas beaucoup mieux au Canada à environ 10% (contre environ 30% de la densité syndicale dans l’ensemble du Canada) sur environ 5 000 employés de Siemens Canada.
C’est très regrettable que, depuis l’existence des syndicats, de nombreuses entreprises et gouvernements aient cherché à nous saper. Ces articles historiques sont très révélateurs:
https://spartacus-educational.com/GERMANtradeU.htm
https://www.teachers.org.uk/files/trade-unionists-leaflet.pdf
https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/winnipeg-general-strike
Malheureusement, même les gouvernements actuels tentent à leur tour de contrôler le syndicalisme; Qu’il s’agisse de la législation américaine sur le «droit de travailler» ou de projets de loi similaires (C-377 et C-525) au Canada, adoptés par le précédent gouvernement conservateur puis abrogés par après. Le but de ces lois est de saper les syndicats.
Some Implications of a Canadian "Right to Work" Law
http://lawofwork.ca/?p=7155
Bill C-377: The Conservatives' Private Members Bill on Union Transparency
La dernière tendance des entreprises indique un modus operandi plus acceptable et publiquement “acceptable”, qui peut être justifié par de nombreuses raisons différentes, “politiquement correctes”. L’externalisation, la sous-traitance et la délocalisation sont les méthodes les plus couramment utilisées. De cette manière, les entreprises peuvent justifier de délocaliser des travaux ailleurs en prétendant qu’elles ont besoin d’économiser de l’argent, mais la raison exacte pour laquelle l’argent doit être épargné n’est pas révélée, mais elle est bien connue de nombreux – les dirigeants de diverses entreprises continuent d’augmenter leurs salaires déjà disproportionnés et les actionnaires reçoivent des rendements de plus en plus élevés sur leurs investissements, tandis que les employés de ces entreprises continuent de percevoir des salaires uniformes, des réductions de régimes de retraite et des avantages. Bien entendu, les pires cas impliquent des pertes d’emploi.
https://www.cnbc.com/2018/01/22/heres-how-much-ceo-pay-has-increased-compared-to-your-over-the-years.html
La réponse à ces tactiques antisyndicales «modernes» n’est ni claire ni simple. Par exemple, les industries qui «ne peuvent pas» se déplacer (par exemple, les soins de santé, les aéroports, l’éducation, la sécurité publique) s’organisent plus facilement pour cette raison. Industries pouvant être déplacées, par exemple la fabrication, la R & D, l’informatique, etc. sont donc plus vulnérables à la délocalisation. Cependant, il était évident pour tous les participants présents que l’organisation d’installations Siemens non organisées est essentielle pour garantir des conditions de travail, des avantages sociaux et des rémunérations les plus équitables possibles pour tous les employés de Siemens.
Il était évident que la plupart des sites de travail de Siemens, sinon tous, partageaient actuellement deux points communs: les problèmes de paie et les problèmes de ressources humaines. Le fait que cela soit courant dans de nombreux sites Siemens est très déconcertant et semble indiquer un problème récurrent dans l’ensemble de Siemens. Même la culture du zéro préjudice ne semble pas être reflétée, car dans une usine aux États-Unis, il y a déjà eu six incidents de santé et de sécurité en 2019, dont un impliquant un œil perforé.
Il y a eu beaucoup de discussions concernant l’annonce récente de la «scission» du segment PG de Siemens, qui serait fusionné avec Siemens Gamesa afin de former une nouvelle société qui n’a pas encore été nommée (https: //www.bloomberg.com/news/articles/2019-05-07/siemens-plans-gas-and-power-unit-listing-in2020-after-carve-out). Cette décision a été votée par le conseil de surveillance de Siemens (https://new.siemens.com/global/fr/company/about/supervisoryboard.html) et le vote a été quasiment à égalité; cela indique que la moitié ou presque la moitié des membres du conseil ne sont pas d’accord avec cette décision. Les membres du conseil sont composés pour moitié de représentants des employés. La nouvelle société, sous réserve d’approbation, sera offerte sur le marché boursier vers le milieu de l’année 2020. Siemens AG serait un actionnaire minoritaire.
C’est toujours un plaisir de voir mes confrères et consoeurs d’IG Metall, AIMTA, IBEW, USW, IUE / CWA et d’autres qui travaillent également pour Siemens. Cette réunion est un excellent moyen de partager des informations et de trouver des solutions aux problèmes auxquels nous sommes confrontés. Cependant, la route devant nous est semée de défis et d’obstacles. Nous devons continuer à travailler ensemble pour protéger ce que nous avons tant lutté pour obtenir et pour que nos enfants bénéficient de notre travail.

