Colin Adams prend sa retraite

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Après 23 ans de service chez Rolls-Royce Canada et Siemens, Colin Adams a pris sa retraite le 1er septembre 2022. Colin était un ancien membre du comité de négociation 2468-RRC et du comité des griefs 2468-Siemens. Il a également occupé le poste de secrétaire-trésorier du 2468 depuis 2015; il a été remplacé par Daren Legault. Colin a fourni une brève auto-biographie :

J’ai commencé ma carrière professionnelle le 5 septembre 1978, en tant qu’apprenti tôlier/cuivreur.

Après quatre ans, j’ai été placé dans le département de maintenance et de fabrication de l’usine Derby de Sinfin. Je me suis porté volontaire un temps pour rejoindre l’instrumentation pour le développement du V2500.

J’ai quitté RR, lorsqu’une indemnité de départ m’a été offerte pour suivre une autre voie. Après quelques petites entreprises, j’ai été embauché par Rotadata, une entreprise relativement petite qui avait d’énormes contrats à Derby et ailleurs dans le monde.

Rotadata est principalement de l’instrumentation et j’ai travaillé avec une foule hautement qualifiée et plus âgée que celle à laquelle j’étais habituée. J’ai eu la chance de recevoir des cours de techniques d’instrumentation par des hommes de 30 ans mon aîné. encore viables et utiles aujourd’hui,

Prenant beaucoup de ce que j’avais appris, j’ai été envoyé à Berlin pour aider les Allemands avec le moteur de développement BRR710 et BRR715. De retour en Angleterre je n’étais pas content et j’ai donné libre cours à mon CV sur internet, Alastair McFarlane m’a appelé un soir pour me proposer un poste à Montréal.

Le moteur Trent avait des problèmes de combustion et je suis resté jusqu’à ma retraite le mois dernier.

La fin!

Je tiens à remercier Colin pour son service et son dévouement à LL2468 de l’AIMTA ; il souriait toujours, il aimait tout le monde et était aimé de tous.

En vous souhaitant tout le meilleur dans vos projets futurs; santé, bonheur et prospérité!

IRIS – Les syndicats nuisent-ils au Québec?

Nous avons publié mardi une brochure sur les syndicats, visant à déconstruire en dix questions certains mythes véhiculés par la droite anti-syndicale au Québec. Tous les prochains mercredis du mois d’octobre, nous publierons sur le blogue du Journal un billet, reprenant les principaux thèmes de la brochure. Voici donc le premier billet d’une série de quatre.

La plus forte présence syndicale au Québec qu’ailleurs au Canada fait beaucoup parler. Pour plusieurs, les syndicats en mènent trop large et sont trop puissants. Avec un taux de syndicalisation à 39,9 % en 2012, le Québec fait figure d’exception avec une avance de 8 % sur le reste du Canada.

Ce simple fait suffit à déchaîner les passions. Les préjugés anti-syndicaux sont nombreux (comme ici et ici). Les syndicats seraient inefficaces, nuiraient à l’économie, freineraient la création de richesse en plus de protéger les pommes pourries qui profitent du système. Pourtant, bien peu de données tendent à confirmer ce genre d’affirmation. Évaluons certaines des lignes d’attaque des adversaires des syndicats pour y voir plus clair.

Les syndicats et la productivité

Est-ce que le plus haut taux de syndicalisation nuit à la productivité au Québec? En comparant le Québec à l’Ontario et au reste du Canada, il n’est pas possible de constater un écart important à ce niveau. Les résultats sont clairs: à structure industrielle égale, le niveau de PIB attribué à chaque heure travaillée au Québec est aujourd’hui identique à celui de l’Ontario. C’est donc dire que les travailleuses et travailleurs du Québec sont aussi productifs que ceux et celles de la province voisine, et ce, même si le Québec compte un taux de syndicalisation plus élevé.

Non seulement le niveau québécois de productivité est aujourd’hui équivalent à celui de l’Ontario, mais la productivité du travail augmente plus rapidement au Québec qu’ailleurs au Canada. Il faut donc retenir que le «retard» de productivité du Québec en regard du reste du Canada est en baisse, ce qui disqualifie d’emblée ce reproche fait par certains aux syndicats.

Les syndicats, le Québec et l’investissement privé

En plus de nuire à la productivité, les syndicats seraient responsables d’un manque à gagner en termes d’investissements privés. Cette allégation repose sur une logique simpliste. Les syndicats imposant des limites au marché du travail, les investisseurs hésiteraient avant de placer des capitaux dans une entreprise syndiquée, de peur de se retrouver aux prises avec une main-d’œuvre pas assez «flexible» pour maintenir un taux de profit «acceptable».

Si ce facteur était si déterminant, nous devrions constater un rapport entre les variations du taux de syndicalisation et du taux d’investissement, au Canada tout comme au Québec. Par exemple, il devrait être possible de constater qu’une baisse de la présence syndicale s’accompagne d’une hausse des investissements. De plus, le Québec devrait obtenir de moins bons résultats au chapitre des sommes investies que les autres provinces canadiennes.

Or, les faits ne confirment pas ces allégations. Le «retard» du Québec par rapport au Canada en ce qui a trait au niveau des investissements privés s’est réduit de 21 % au cours des 30 dernières années. Le maintien d’un important contingent de travailleuses et de travailleurs syndiqués n’a donc pas eu comme effet de désavantager le Québec ou, à tout le moins, n’a pas empêché de réduire l’écart nous séparant du reste du Canada (ni de devancer l’Ontario à ce chapitre d’ailleurs).

La syndicalisation n’a pas d’impact sur la croissance économique?

Existe-t-il un lien entre le niveau de couverture syndicale et la croissance économique? Une étude réalisée il y a quelques années par la Banque mondiale peut apporter quelques éléments de réponse. Cette organisation s’est intéressée à 17 pays qui ont procédé à des réformes de leur marché du travail en vue de promouvoir la liberté d’association et le droit de négociation collective de contrats de travail.

Ce que nous montre cette étude, c’est que contrairement aux prétentions des principaux détracteurs du syndicalisme, l’élargissement des droits syndicaux n’a pas nui à la croissance économique dans les pays concernés. Si les résultats ne sont pas suffisamment clairs pour en tirer une conclusion irrévocable, ils devraient à tout le moins appeler à la prudence les plus farouches détracteurs du syndicalisme.

Il convient ainsi de remettre les pendules à l’heure. S’il n’est pas possible, à l’aide de ces données, de juger qu’un haut taux de syndicalisation aide la croissance économique, il est tout aussi impossible d’affirmer l’inverse, comme le notent justement les auteurs de l’étude de la Banque mondiale:

«[Il] y a une très faible corrélation, et peut-être même aucune corrélation, entre le taux de syndicalisation et les indicateurs de performance économique comme le taux de chômage, l’inflation, le taux d’emploi, la croissance du taux réel de rémunération, l’offre de travail, la vitesse d’ajustement aux chocs salariaux, la flexibilité des salaires réels, et la productivité de la main-d’œuvre […].»

7 oct. 2014 – par Philippe Hurteau